Commune : Méjannes-le-Clap
X=760,25
Y =212,55
Z=300
Développement : 700 m
Profondeur: -159
SITUATION :
Pointé sur la carte I.G.N, : Pont-St-Esprit 1-2 De Méjannes, prendre la direction de Saint-Jean-de Maruéjols jusqu’au rond-point. Avancer en direction château d’eau sur 400 mètres et prendre à droite un bon chemin que Ion Suit sur 300 mètres environ. L’aven s’ouvre une vingtaine de mètres à gauche du chemin (dépôt de carbure en contrebas)
HISTORIQUE :
A la fin du siècle dernier, Emile Dumas mentionna l’existence de l’aven dans une statistique du Gard puis Mazauric dans un Spelunca, mais sans en effectuer la descente.
La première exploration de l’aven de l’Agas fut réalisée par Robert de Joly en 1933 jusqu’à la cote – 110, dans la grande salle des repas. Une coupe précise avait été réalisée à l’époque.
En 1956, l’aven fut visité par des spéléos de la C.N.S. de Saint-Hippolyte-du-Fort Couderc et Cailar – sans apporter de modification.
Il fallut attendre les travaux de l’A.S.N. en 1967 pour que l’aven livre ses derniers secrets: méandres et puits terminal donnant accès au réseau actif. L’aven de l’Agas devient alors une grande classique de Méjannes- le-Clap. Des colorations effectuées par IA.5.N. en 1968 ressortent à la grotte des Fées. On comprend l’intérêt que présente cette cavité.
DESCRIPTION :
L’aven de I’Agas s’ouvre au départ d’une combe par une entrée de 7 x5 m. On descend directement dans un puits de 37 m (grand palier à – 29). A-37, on prend pied dans une salle déclive creusée dans une poche marneuse. Sous le P 37, un passage étroit et boueux est suivi d’une diaclase haute (l=1 m, h = 8 m) encombrée de blocs. Après une petite chatière, on accède dans une salle (4 x 5) de direction nord-sud toujours creusée dans la marne (- 37 m). Le plancher de cette salle est crevé de plusieurs petits puits dont le plus important peut être descendu sur une dizaine de mètres.
Au fond de la salle du P 37, s’ouvrent deux grands orifices qui donnent dans un puits commun: c’est le grand puits. Celui-ci débute par un premier tronçon plein vide de 25 mètres, de dimensions généreuses ( 6 m) entrecoupé de ponts rocheux. Un de ceux-Ci (fractionnement à 14 m) sépare ce puits principal en deux.
A-65 m, on arrive sur un palier important (5 x 7 m), c’est là que le puits présente sa plus grande complexité: 3 bouches permettent, 20 mètres plus bas, de prendre pied sur un nouveau palier à 85 m. Un puits de 15 m lui fait suite et donne dans une diaclase nord-sud.
Au nord, une petite chatière dans les concrétions suivie d’un P 16 donne dans la salle des Repas à la cote -115. C’est la plus grande salle de l’aven avec 15 mètres de largeur sur 20 mètres de longueur. Son orientation générale est franchement nord-sud.
En paroi ouest s’ouvrent deux petits orifices suivis d’un P 20 se terminant par une étroiture infranchissable (cote 138 m).
En paroi sud, deux cheminées peuvent être remontées sur une quinzaine de mètres mais sont vite colmatées. La suite de l’aven se fait dans le coin sud par une quinzaine de mètres de méandres remontants. Deux suites sont possibles :
Méandres des puits aveugles
A partir du carrefour, la physionomie de l’aven de I’Agas change totalement, de vertical il devient horizontal. Le méandre des puits aveugles est constitué de 250 mètres de passages bas creusés au niveau d’un joint de strate horizontal et d’une succession de diaclases se recoupant en baïonnettes.
Après une cinquantaine de mètres, on accède à un carrefour. La branche sud-est (en face) amène dans une diaclase plus basse devant un P 15 (3 mx 3 m) bien taraudé par l’eau. A gauche de ce puits, en passant entre les blocs, on se trouve dans un méandre bas (2 x 1 m). Un deuxième P 15 aveugle termine une par te de cette branche. Par un laminoir bas, ce méandre retourne en lucarne (chatière) dans la salle des repas, ayant ainsi décrit une véritable boucle.
Revenu au carrefour, il est possible d’emprunter ( gauche) un méandre franchement est-ouest de très belle section. On bute alors sur un R 4 d’où partent deux couloirs perpendiculaires.
Au sud, le couloir est de grandes dimensions (diaclases de 2 m de largeur sur 4 m de hauteur). Après une quinzaine de mètres, ce couloir est crevé par deux grands puits taraudés et aveugles (P 15)
En suivant en paroi gauche, après un petit ressaut de 2 mètres, la diaclase est fort bien concrétionnée; en passant au milieu de celle-ci, on arrive dans une petite salle boueuse et humide.
Au sud, un toboggan glaiseux descend dans une petite salle de 3 x 3 m qui termine cette branche.
Au nord, revenu dans le R 4, un méandre étroit part plein nord et se colmate après une trentaine de mètres à la cote 113 m.
Méandre vers le réseau Actif
Celui-ci part en direction sud-ouest. Après une trentaine de mètres de petit couloir, on se retrouve dans une petite salle (salle de la coulée) d’où partent deux branches :
– Au-dessus d’une coulée, après 10 mètres de méandre étroit, s’ouvre le puits Hakohoy de 32 mètres (section 2 x 2) s’évasant vers le fond. Ce puits humide donne dans le réseau actif de l’aven. Deux regards permettent de découvrir un plan d’eau siphonnant (cote – 150 m). En passant au-dessus d’un regard, à l’est, une conduite forcée nous mène jusque dans la vasque parfois sèche d’un deuxième siphon. On peut franchir une voûte mouillante de 1,5 m pour atteindre un troisième et dernier siphon qui marque la fin de la partie accessible aux spéléos.
– Revenu dans la salle de la coulée, on descend le R5 au pied de celle-ci et une jonction est alors possible avec le P 23 de la salle des repas. Au sud-est, une grande diaclase recoupe une deuxième diaclase plein sud (salle à la jonction des deux). Cette branche se termine après 50 mètres dans un méandre de belle section crevé par un puits fort étroit et impénétrable au bout de vingt mètres
MORPHOLOGIE:
L’aven de l’Agas présente un double intérêt morphologique.
D’une part, il semble être une ancienne perte comme l’atteste sa présence dans une combe.
Le creusement de cet aven aurait donc été réalisé par les eaux de ruissellement au détriment de diaclase orienté N.O.-S.E
La salle à la base du P40 a été creusée dans une lentille marneuse : quant au méandre (cote moyenne -110), il correspond à un important joint de stratification horizontal.
D’autre part, l’intérêt hydrogéologique de cet aven est évident, Des colorations effectuées par l’A.S.N. au fond de l’aven sont ressorties dans la grotte des Fées trois kilomètres plus loin, au bout de six Jours, prouvant l’existence d’un réseau intermédiaire et d’un volume considérable.
Bibliographie
B.Bouchet, 1976 Aven de l’Agas , bull, C.D.S gard, p. 14-17,
G. Fabre, 1974, « Caractères hydrogéomophologiques du karst des garrigues septentrionales du Gard, Annales de spéléologie tome 29, 1974, fascicule 1, C.N.R.S.
G, Fabre, 1972, « Les Garrigues Septentrionales du Gard » , Thèse 3° cycle, fac de lettres Montpellier, p. 198,
G. Fabre, 1970, « Coloration dans le canyon de Cèze » , Féd, Spel, du Gard, bull, n° 13, p. 25-29,
G. Fabre, 1969, « Les Écoulements Souterrains dans le karst du canyon de la Cèze, Spelunca, bull, n° 4, P. 263-269.
G. Fabre, 1968, » L’Aven de l’Agas à Méjannes-le Clap, Card », Spelunca bull, n° 3, p, 41-44 Bulletin Némausa, n » 2, 1967-1968, l’Aven de l’Agas
M. Vincent, 1903, « « » Les Conditions d’écoulement dans le bassin de la Cèze « , Annales géographiques, n° 405, p, 534-539
C.N.S, Spelunca, 1956, « Quatre avens dans le Gard » p46.
De Joly, 1933, « Campagnes Gard », Spelunca n° IV, p, 105-106 (coupe),
F, Mazauric, 1904, « Explorations hydrologiques dans les régions de la Cèze et du Bouquet , Spelunca bull. n°30, tome V p 15.